lundi 01 février 2010
La crise aggrave des conditions de travail déjà fragilisées par la précarité de nombreux parents.
Multiplication des temps partiels, intérim, perte d'emploi : les assistantes maternelles sont pénalisées par les difficultés des parents. Certaines se retrouvent au chômage partiel.
« C'était presque l'assistante maternelle qui choisissait les parents. » La formule, lancée par une assistante maternelle yonnaise, sonne le glas d'une époque qui semble bel et bien révolue, même si quelques secteurs souffrent encore du manque d'assistantes maternelles.
« Avec la crise, les gens qui perdent leur travail prennent un congé parental à plein temps, ou alors ils réduisent beaucoup les horaires. On voit des contrats qui passent de 45 à 25 heures par semaine », expliquent plusieurs assistantes maternelles.
Rares sont celles qui acceptent de donner leur nom : dire que l'on manque de travail semble mauvais pour l'image. Selon elles, ce sont surtout les secteurs du sud de La Roche, d'Aizenay et de Nesmy qui connaissent des difficultés d'emploi. Comment expliquer alors que pour la Caisse des allocations familiales, on frôle la saturation au sud de l'agglomération (lire O.-F. paru mardi 19 janvier) ? « Parce que les chiffres datent de 2006. Avec la crise, les choses ont évolué », estime la présidente de l'association yonnaise Bambino, Mariette Cougnaud, tout en reconnaissant que les chiffres sont difficiles à recueillir, l'activité des assistantes maternelles étant très fluctuante.
L'entrée en vigueur des 35 heures et la multiplication des temps partiels avaient déjà conduit à la baisse du nombre d'heures sans que les assistantes maternelles aient toujours la possibilité de compenser par la garde d'un autre enfant. Au final, conjugué à la crise, le récent passage de trois à quatre places par assistante maternelle, a peut-être pénalisé certaines professionnelles.
« Les gens s'appuient encore beaucoup sur le bouche-à-oreille : ce sont souvent les mêmes personnes qui font facilement le « plein » et c'est du coup plus difficile, pour les autres, de se faire connaître », analyse une assistante maternelle expérimentée.
Et la concurrence des nouvelles candidates, alors que le conseil général annonce une augmentation de 15 % des agréments au cours du premier semestre 2009 ? La présidente de l'association Bambino ne s'inquiète pas : « D'abord, on a quand même besoin de rajeunir la profession, donc les nouvelles sont les bienvenues. Les parents d'aujourd'hui sont, à juste titre, exigeants : ils feront le tri. »
Les projets de multi-accueils, à La Chaize-le-Vicomte et aux Clouzeaux ? Beaucoup d'assistantes maternelles comprennent la volonté de donner le choix aux parents. Certaines s'étonnent de ces projets en se demandant « s'ils tiennent compte de la crise ». Catherine Rousseau, présidente des Petits Patapons, à Aizenay, ne s'inquiète pas outre mesure : « Avec des grands-parents de moins en moins à proximité, le recours à l'assistante maternelle reste souvent plus pratique qu'une collectivité. »
Claire HAUBRY. Ouest France le lundi 01 février 2010