Joseph Kerguéris explique son soutien aux maisons d'assistantes maternelles 11 mars 2010
Le président du conseil général et sénateur du Morbihan, Joseph Kerguéris, fait partie des porteurs du projet de loi devant le Sénat. Il s'en explique.
Pourquoi encouragez-vous la création des maisons d'assistantes maternelles? On parle de l'accueil des enfants de moins de trois ans. Aujourd'hui, il est possible de les accueillir dans les crèches, les haltes-garderies et chez les assistantes maternelles. Dans le département, elles sont 5.400 et peuvent accueillir 13.000 enfants. Dans la palette des offres, c'est de loin la plus importante et la plus adaptée à la réalité géographique. Des crèches, on ne peut pas en construire partout. Il y a un coût à l'unité auquel les petites communes ne peuvent pas faire face. Quant aux assistantes maternelles, elles sont confrontées à deux problèmes: la demande d'horaires atypiques mais aussi, pour certaines, l'absence de logement adapté. Est-ce que l'on doit pour autant se passer de leur collaboration? Est-ce qu'on ne peut pas faire une offre complémentaire qui ne se substitue pas aux autres?
La délégation d'accueil est la clé du dispositif. Sans elle, pas d'horaires atypiques...
Oui, elle permet à une assistante maternelle de prendre en charge le ou les enfants gardés par l'une de ses collègues. Mais elle ne permet pas de faire n'importe quoi. Jamais le nombre d'enfants soumis à la garde d'une assistante maternelle ne peut être supérieur à son agrément. Les enfants ne sont pas à la consigne.
Est-ce, comme le disent ses opposants, un accueil collectif qui ne dit pas son nom, avec moins de contraintes? L'application de la loi de 2009 se fait dans le cadre d'une convention élaborée par la Caisse des allocations familiales (la Caf) et il y a quasiment les mêmes contraintes que les accueils collectifs. Si le système d'accueil à domicile ne fonctionnait pas, il n'y aurait pas autant de parents à le choisir. On a décidé de dire que ce n'est pas bon car ce n'est pas un système public. Mais qu'est-ce que l'on propose aux mamans qui commencent à 6h dans une petite commune? Ceprojet n'est qu'une amélioration de ce qui existe.
La ville de Lorient dit que c'est au conseil général de financer ses choix. Qu'en pensez-vous?C'est à ceux qui prennent l'initiative du projet d'en assurer la pérennité. C'est normal aussi qu'ils demandent à la ville, si ça présente un intérêt pour elle, de les aider. Lorient peut refuser. Peut-être qu'une petite commune fera un autre choix. Les collectivités s'administrent librement. Je ne dis pas que c'est la panacée, mais c'est une solution supplémentaire offerte à ceux qui le désirent. Si c'est une polémique à caractère politique, c'est un autre débat.
Recueilli par G. L.S.
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